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BRUT, l'art de vivre simplement
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29 septembre 2009

Dépendance au lait maternel?

Bébé pleure!  Il a faim, c'est certain!  En fait, elle n'en sait rien.  Elle ne peut que supposer.  Elle est mère et elle doit faire arrêter son enfant de pleurer.  C'est son rôle après tout.  Alors elle lui donne le sein (ou le biberon).  Les pleurs cessent. 

 

C’est à ce moment précis que j'ai appris, pour la première fois, à combler mon besoin d'amour, de d'amitié, d'échange, de partage, de communiquer, etc. par la nourriture.

La maman, grâce à son lait donne ainsi à l’enfant la paix, elle tait les cris, sèche les larmes, donne attention, amour et chaleur humaine.  Elle joue son rôle.  Jouer,  ce mot implique le jeu, le plaisir, la joie, le partage.  Mais j'aime me demander: qu’est-ce qui est vraiment transmis au bébé par ce geste? 

 

En allaitant la mère se questionne, mon bébé pleurait-il à cause, peut-être de la peur, de la fatigue, d’une douleur au ventre, aux dents, il n'a pas de dents, aux gencives, de l'ennui, de la tristesse, de la colère, ça peut être tant de choses.  Il fait à peine son entrée dans le monde humain.  C'est trop compliqué, trop de possibilités, comment savoir?  Allaiter c’est facile, je suis fatiguée, et il devait avoir faim, puisqu’il ne pleure plus maintenant. 

 

Elle préfère noyer les pleurs de l’enfant dans le lait maternel. Elle offre son sein et elle apaise ainsi  la tristesse, le temps d'un boire.  Elle se sent à la hauteur!  Mais chacun de ses boires enseigne à l’enfant que la nourriture, gèle momentanément sa souffrance et son angoisse.  Le vide s'emplit lentement de lait, sucré, protéiné et gras.  Un répit de courte durée...

 

Pendant plusieurs années, quand j’étais fatiguée, triste, en colère, seule, quand les émotions montaient, alors j’allais me réconforter auprès du sucre et du gras.  Mes deux amis d'enfance, vers qui ma mère, qui jouait son rôle, m'a appris à aller, lorsque j'avais un malaise, un mal être.  Pendant un instant, j’avais un semblant de plénitude.  Mais rapidement la douleur revenait, plus présente, plus forte.  Mes émotions voulaient se faire entendre. Physiquement j’avais mal, mentalement je culpabilisais d’avoir mangé, trop mangé et trop bu.  Dois-je absolument remplir mon tube digestif pour atténuer le vide de mon âme? 

 

J’étais en colère parce qu’à chaque fois je tombais dans la facilité, je me laissais manipuler et dominer par mon corps.  Le corps n’est jamais satisfait.  Il en redemande toujours.  Et je recommençais à manger pour oublier.  Cercle vicieux qui étourdit, et fait oublié pourquoi on souffre, pourquoi on a peur.  De qui est-ce qu'on a peur?  Mais qu'est que la peur au juste?  (J'y reviendrai éventuellement)

Tout ça parce qu’on ne voulait pas m’entendre pleurer.  Mais qu’est-ce que les pleures.  Si ce n’est qu’une manière de s’exprimer parce que bébé n’a pas encore les mots pour dire ce qu’il ressent.  Les pleures, la façon de communiquer, de s’affirmer, de dire qu’on existe, tout ce mouvement est stoppé par la nourriture.  Chaque fois que j’essaie de me faire entendre, on m’emplit la gueule de lait!  On me met au monde et on me fait taire.  Avec le temps, lentement, je m’invente un monde ou je me dis que personne ne veut m’entendre, que je ne suis pas importante, je ne suis pas intéressante, je n’ai aucune confiance en moi.  Alors maintenant, au lieu de m’exprimer, j’ouvre la gueule et je mange!  J’aimerais crier, mais je mange… je mâche mes mots et je ravale mes paroles.  Je ne prends même pas la peine de mastiquer, j’avale tout rond.  Mon tube digestif s’emplit d’essence, l’essence de mon âme se vide.  Transfert dangereux.  J’apprends que malheureusement, la nourriture n’a pas d’effet sur la satiété spirituelle.  J'ai beau manger j'ai toujours faim.  Bébé, je savais tout pourtant, je le sais encore, mais je l'ai oublié.  Je savais ce que je voulais, je reconnaissais les signaux, j'étais à l'état sauvage, à l'état BRUT. 

L’adulte a oublié, l’enfant tente en vain de lui rappeler qui il est, par des petits gestes, des petits cris, des pleures, des sourires, des colères, de l’amour. L’être humain n’est pas que bon, il est mauvais aussi.  Je l’accepte enfin et accepte aussi de ressentir les émotions qui les accompagnent.  J'accepte enfin d'être l'être que je suis.  Quelle libération!

 

Maman tu m’as donné la vie, mais la vie n’est-elle pas ce mouvement d’émotion qui va et qui vient, n’est-ce pas cela la vérité que tu m’as enseigné à refouler, en mangeant. 

 

Maman ne savait pas.  Sa mère à elle non plus. 

 

J’exagère à peine…

 

Cette réflexion explique en partie pourquoi J’ai décidé d’utiliser la nourriture comme outils de création pour me faire entendre.  Je veux vivre ma peine, vivre ma peur, vivre mon bonheur, vivre toutes les émotions à jeun! Je choisis la vie.  Je choisis de ressentir, d’écouter, d’observer, de sentir, de goûter!  C’est ce qui à donné naissance au mouvement BRUT!  Je souhaite que chacun de vous retrouviez votre côté BRUT avec moi!

Maman.  Merci parce que grâce à toi je suis une artiste culinaire et gustative!!!

 

Alors levons nos verres (de lait maternel) à toutes les mamans de la planète!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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